Le Maroc est cité en exemple dans le rapport 2025 sur les transports maritimes de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). L’organisation onusienne y salue la réussite marocaine en matière de digitalisation et de facilitation du commerce international, portée notamment par le guichet unique électronique PORTNET.
PORTNET : un guichet unique devenu référence internationale
Créé en 2011 pour simplifier les formalités maritimes, PORTNET s’est imposé en moins de quinze ans comme un pilier de la logistique marocaine. Élargi dès 2015 à l’ensemble des démarches liées aux échanges commerciaux, il couvre aujourd’hui 14 ports nationaux, sous la supervision de l’Agence nationale des ports (ANP).
- 42 organismes publics connectés,
- 120 services en ligne,
- 99.000 utilisateurs, dont 80.000 opérateurs économiques et 1.800 transitaires.
Chaque jour, environ 5.000 transactions y sont traitées. Résultat : les licences d’importation, qui demandaient cinq jours, sont désormais délivrées en trois heures seulement. Un gain de temps décisif alors que 95 % du commerce extérieur marocain transite par voie maritime.
Pour Hassiba Benamara, économiste à la Trade Logistics Branch de la CNUCED, PORTNET incarne une “coopération réussie entre secteur public et secteur privé”, alliant meilleure connectivité maritime, performance logistique et conformité aux engagements internationaux, notamment l’Accord de facilitation des échanges de l’OMC.
Un partenariat public-privé solide et visionnaire
« Le succès de PORTNET est autant institutionnel que technique », analyse Céline Bacrot, économiste à la Division Technologie et Logistique de la CNUCED. Selon elle, l’État a su écouter la communauté d’affaires et instaurer une réforme digitale profonde, réduisant considérablement les délais et les coûts logistiques.
L’interopérabilité du système – 95 % des données ne sont soumises qu’une seule fois – fluidifie les échanges et renforce la confiance des acteurs économiques. Un modèle que la CNUCED qualifie de « bonne pratique » à partager avec les pays en développement.
Tanger Med : la vitrine d’un écosystème numérique performant
Le rapport souligne également la montée en puissance du port de Tanger Med, qui conjugue digitalisation poussée et position géostratégique clé à l’entrée de la Méditerranée. La succession des crises logistiques, du blocage du canal de Suez aux tensions sur les chaînes d’approvisionnement, a confirmé son rôle de port de transbordement de référence en Afrique et en Méditerranée occidentale.
Pour la CNUCED, Tanger Med est aujourd’hui un modèle d’investissements logistiques et d’efficacité portuaire, capable d’attirer les plus grandes compagnies maritimes à la recherche de fiabilité et de services à haute valeur ajoutée.
Une stratégie nationale qui inspire
Le rapport conclut que l’expérience marocaine illustre comment une vision claire, soutenue par des réformes concrètes et une gouvernance collaborative, peut transformer l’infrastructure commerciale d’un pays en véritable atout stratégique.
Dans un contexte de forte volatilité des chaînes d’approvisionnement mondiales, la CNUCED invite les pays en développement à s’inspirer du modèle marocain, qui démontre qu’une politique logistique ambitieuse et digitalisée peut réduire les coûts du commerce international et renforcer la compétitivité économique à l’échelle mondiale.