L’Afrique est particulièrement bien placée pour devenir un acteur majeur de l’hydrogène vert, car elle dispose d’abondantes ressources renouvelables qui se manifestent par une forte irradiation solaire, des vents forts et un potentiel hydroélectrique, ont indiqué, jeudi au Cap (1470 km de Pretoria), des participants au premier Sommet africain sur l’hydrogène vert.
L’Afrique, qui se prête à des projets d’énergie renouvelable à grande échelle, est bien placée pour tirer parti de la transition mondiale vers des sources d’énergie plus propres, ont déclaré des intervenants, arguant que cette source d’énergie est un moyen de combiner les richesses minérales du continent avec sa dotation en énergie renouvelable pour décarboner les industries lourdes, créer des emplois, stimuler l’investissement et débloquer une croissance inclusive au-delà des frontières.
Ils soutiennent que la demande mondiale croissante d’hydrogène propre, alors que les pays décarbonent leurs industries, leurs transports et leurs systèmes énergétiques, offre des opportunités illimitées pour le continent.
À mesure que la demande d’hydrogène vert augmente, la demande de métaux du groupe du platine augmente également, soutenant et développant les industries minières et de raffinage en Afrique, ont déclaré des conférenciers, précisant que plus de 52 projets d’hydrogène vert à grande échelle ont été annoncés sur le continent. Parmi eux, le projet Nour au Maroc, Coega Green Ammonia en Afrique du Sud et le projet AMAN en Mauritanie.
Dans cette même veine, ils se sont félicités de la création de l’Alliance africaine pour l’hydrogène vert, qui rassemble un certain nombre de pays africains, dont le Maroc, l’Égypte, le Kenya, la Mauritanie, la Namibie et l’Afrique du Sud. L’ambition de l’Alliance, notent-ils, est de produire 30 à 60 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2050, ce qui pourrait créer entre deux et quatre millions de nouveaux emplois dans les États membres de l’Alliance d’ici 2050.
Des intervenants soutiennent ainsi que pour exploiter ces opportunités, les pays africains se doivent de mettre en place des environnements politiques et réglementaires appropriés et continuer à développer des systèmes de certification régionaux, des corridors d’hydrogène et des plateformes d’exportation de produits verts.
Ils ont évoqué, à cette occasion, le rapport sur l’hydrogène vert, récemment lancé et qui constitue une consolidation de 35 études sous-jacentes, offrant l’aperçu le plus complet à ce jour sur le potentiel de l’hydrogène vert du continent.
Notant qu’exploiter le potentiel de l’économie de l’hydrogène est une question urgente pour l’Afrique, des orateurs ont indiqué que le continent a été le plus durement touché par le changement climatique et les ravages qu’il provoque dans les communautés et les économies. «Nous avons été témoins de vagues de chaleur meurtrières, de fortes pluies, de cyclones tropicaux et de sécheresses prolongées», déplorent-ils, arguant que ces événements soulignent notre vulnérabilité commune, mais aussi notre responsabilité commune d’agir, de nous adapter et de le faire de manière à ne laisser personne de côté.
Dans le même temps, les participants à cet évènement se sont dits convaincus que l’Afrique doit effectuer sa transition à un rythme et à une échelle qui reflètent les priorités de développement et les réalités économiques de ses pays.
Le premier Sommet africain sur l’hydrogène vert a entamé ses travaux, jeudi au Cap, en Afrique du Sud, avec pour objectif de mettre en valeur le potentiel de l’Afrique en matière de production d’hydrogène vert et les opportunités d’investissement et de partenariats stratégiques dans ce domaine.
Initié sous le thème «Libérer le potentiel de l’hydrogène vert de l’Afrique pour une croissance durable», ce sommet innovant réunit des ministres africains de l’Energie, des décideurs politiques, des investisseurs, des institutions de recherche et des experts en énergie pour façonner le secteur émergent de l’hydrogène vert sur le continent.