Hospitalisé à Paris pour une infection au Covid-19, l’artiste peintre Mohamed Melihi a rendu l’âme mercredi 28 octobre 2010, à l’âge de 84 ans. Après une carrière artistique, haute en couleur, au propre comme au figuré, l’artiste a mis la dernière touche au tableau d’une vie jalonnée de création et de succès. Parti en France pour des examens de santé, il a été rattrapé par le coronavirus qui a fini par avoir raison de lui au CHU Ambroise Paré où il était admis en réanimation.
Né en 1936 à Asilah, Mohammed Melehi entre à l’Ecole des Beaux-arts de Tétouan. Il part à Séville, puis à Madrid en 1955. Son parcours initiatique se poursuit en Italie, en France et enfin à New York en 1962. De retour au Maroc, il enseigne dès 1964 la peinture, la sculpture et la photographie à l’Ecole des Beaux-arts de Casablanca.
En 1965 Melehi collabore avec Abdellatif Laâbi et Mustapha Nissaboury à la création de la revue « Souffles ». Il fonde et dirige en 1971 la revue artistique et littéraire « Intégral ». En 1974 il est co-fondateur et directeur de « Shoof », maison d’édition et de productions cinématographiques.
Très impliqué dans la vie artistique de son pays, il fonde, en collaboration avec Mohamed Benaïssa, l’association culturelle AL Mohit et du Moussem culturel international d’Asilah en 1978. Il a également été directeur des arts au ministère de la Culture de 1984 à 1992.
Artiste éclectique, Melihi touchait aux arts graphiques, à la photographie, la sculpture et la peinture. Chef de file de la modernité marocaine a su donner une nouvelle dynamique aux arts plastiques tout en s’inspirant de l’art africain et en redonnant vie aux signes et symboles de tapis et de bijoux paysans. Grâce à sa maîtrise des techniques picturales et à son génie créatif, il s’est frayé son propre chemin dans le sentier des arts. L’empreinte de ce géant est gravée à jamais dans le grand livre des arts.
Suite au décès de Melihi, la Fondation nationale des musées a exprimé, dans un communiqué, sa grande tristesse et a déploré la disparition de l’artiste-peintre Mohamed Melehi, « qui était un artiste majeur et un pionnier de la modernité qui a marqué des générations ». La Fondation a également présenté ses sincères condoléances à la famille du défunt et à ses proches.