Deux nouveaux membres résidents de l’Académie du Royaume du Maroc ont été investis, mercredi à Rabat, dans le cadre de la nouvelle réorganisation de cette prestigieuse institution.
Lors de la séance solennelle d’accueil et d’investiture, présidée par Mme Rahma Bourqia, membre de l’Académie du Royaume, en présence du Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, André Azoulay, ainsi que d’éminentes personnalités dans les domaines de la culture, de la pensée et de la politique, les deux nouveaux membres résidents, Mohammed Noureddine Affaya et Mohammed Achaari, ont été décorés de l’insigne officiel de l’Académie et ont prononcé des discours de présentation et des exposés qui relèvent de leurs domaines de spécialisation, a indiqué l’agence de presse MAP.
S’exprimant à cette occasion, le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a déclaré que la neuvième séance d’investiture des nouveaux membres s’inscrit dans le cadre de la nouvelle réorganisation de l’Institution, soulignant son importance dans le renforcement du rôle de l’Académie en tant qu’Institution scientifique et intellectuelle de premier plan, a rapporté la même source.
Dans sa leçon d’investiture intitulée « Les valeurs dans le contexte d’une société composite: l’image de la femme entre réalité et fiction », M. Affaya a abordé un sujet problématique qui combine la reformulation de la question des valeurs dans le contexte d’une « société complexe » qui a subi des transformations majeures dans ses structures, ses relations, ses villes, sa culture et ses politiques, en s’interrogeant sur les possibilités de fournir une compréhension adéquate de ces transformations.
M. Affaya a également expliqué qu’il s’agit d’identifier certaines expressions de confusion qui affectent le concept de « valeurs » par rapport à des termes qui sont souvent utilisés par les universitaires et les chercheurs comme exprimant le même sens ou portant la même connotation.
Dans une leçon similaire, intitulée « La langue et la littérature: choix et résistance », M. Achaari a indiqué que sa relation avec la langue se caractérise depuis le début par « une combinaison d’acquisition et de perte », à savoir l’acquisition de lettres, d’alphabets et de mots sacrés et la perte d’un oralisme sauvage qui réside à la frontière entre le sensuel et le spirituel, entre la mémoire et l’imagination.
Mohamed Noureddine Affaya est professeur de philosophie moderne et d’esthétique à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Mohamed V à Rabat.
Il a occupé plusieurs fonctions, notamment en tant que membre du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (2004-2011), expert permanent auprès de la commission « société de savoir et information » du Conseil économique, social et environnemental (2011-2017), membre du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (2014-2019), et rédacteur en chef de la revue Basamat (1991-1995) ainsi que responsable de la rédaction de la revue « Écrits philosophiques » (2014-2017).
Après des études de droit et à l’École nationale d’administration, Mohammed Achaari a travaillé dans le journalisme, en particulier dans le journalisme culturel, où il a été rédacteur en chef de plusieurs de ses périodiques et suppléments.
Il a également eu une expérience politique qui l’a conduit à la Chambre des représentants en 1997, puis au gouvernement de l’Alternance en 1998, où il a été ministre de la culture, puis du ministère de la culture et de la communication, avant de revenir à la culture en 2002 et de quitter le gouvernement en 2007.
Il est l’auteur de plusieurs livres de poésie et de romans, dont L’Arc et le papillon, qui a remporté le Prix international de la fiction arabe en 2011.