L’acteur et réalisateur américain Sean Penn a été, mercredi, l’invité du programme « Conversations » du 21e Festival international du film de Marrakech. La star internationale a dévoilé, à cette occasion, les coulisses de son parcours, ses influences et sa vision artistique.
Cette figure emblématique du 7ème art s’est livrée en toute franchise, devant un public captivé, sur ses débuts dans ce milieu, ainsi que sur ses inspirations et les défis inhérents à son métier dans cette industrie.
S’agissant de l’hommage qui lui a été rendu au Festival, Sean Penn a souligné avec admiration la distinction avec laquelle cet événement de grande envergure célèbre les carrières cinématographiques.
Issu d’une famille d’artistes, cet acteur oscarisé a grandi au milieu des plateaux de tournage. Pourtant, loin de l’évidence d’une vocation artistique, Sean Penn nourrissait d’abord une passion pour le droit pénal, rêvant d’arpenter les couloirs des tribunaux plutôt que les scènes ou les plateaux.
« Je lisais des ouvrages de célèbres avocats, mais j’avais négligé près de six matières essentielles pour valider mon diplôme de lycée », a-t-il confié avec une pointe d’autodérision.
Loin d’imaginer un futur devant ou derrière la caméra, Sean Penn commence à jouer, à diriger et surtout à explorer. Ce sont ces premières expériences qui le mèneront à New York, puis à Broadway, où son premier rôle lui ouvrira les portes du cinéma, a-t-il déclaré.
Interrogé sur sa technique de préparation pour les rôles ou comme certains la surnomment la « méthode Sean Penn », il a évoqué son apprentissage rigoureux au sein d’une troupe de théâtre à Los Angeles, où il jonglait entre répétitions, cours intensifs et travail en coulisses.
« J’ai dû apprendre à construire un personnage, à analyser un scénario. Cela m’a pris du temps, car je n’avais pas ce talent naturel », a-t-il révélé, ajoutant qu’il a beaucoup été influencé par l’école Strasberg et l’approche de Stanislavski.
Sean Penn a également partagé un aspect méconnu de son métier, à savoir la relation entre la créativité et les exigences personnelles. « Parfois, vous recevez un scénario brillant, mais les questions soulevées ne résonnent plus avec ce que vous vivez », a-t-il expliqué.
Il a, dans ce sens, fait référence à son rôle d’un père dévasté par le meurtre de sa fille, décidé à se venger lui-même du présumé coupable, dans « Mystic River » (2003), réalisé par l’acteur et cinéaste Clint Eastwood, qui lui a valu son premier Oscar du meilleur acteur, soulignant l’impact des personnages sur l’expérience de l’acteur.
Pour Sean Penn, le travail d’acteur, bien qu’exigeant, reste un vecteur d’exploration humaine et artistique. « En tant qu’acteur et réalisateur, je recherche des projets qui posent des questions auxquelles je n’ai pas encore répondu », a-t-il indiqué.
Acteur, cinéaste et auteur récompensé par deux Oscars, Sean Penn est devenu une icône américaine à travers d’une carrière de plus de quarante ans. Il a été nommé cinq fois pour l’Oscar du meilleur acteur, pour « La Dernière Marche » (Tim Robbins, 1995), « Accords et désaccords » (Woody Allen, 2000), « Sam je suis Sam » (Jessie Nelson, 2002), avant que sa performance saisissante dans Mystic River de Clint Eastwood lui vaille son premier Oscar du meilleur acteur en 2003, suivi de celui reçu pour « Harvey Milk » de Gus Van Sant en 2009.
Il a également gagné le Prix du meilleur acteur au Festival de Cannes en 1997 pour son interprétation dans « She’s So Lovely » de Nick Cassavetes.
Parallèlement à sa carrière d’acteur, Sean Penn est également un réalisateur reconnu dont la filmographie compte des titres tels que le nommé aux Oscars « Into the Wild », « Flag Day », « The Pledge », « Crossing Guard » et son premier film, « The Indian Runner ».