Un an après le séisme d’Al Haouz, le médecin et artiste peintre Abdelkrim Bennis a mis en avant, à travers son exposition « Pour ne pas oublier », l’élan de solidarité inédit des Marocains suite à cette épreuve.
Organisée du 01er au 20 octobre à la galerie Mohammad El Fassi de Rabat à l’initiative de l’Association Ribat Al-Fath pour le Développement Durable, cette exposition, dont le vernissage a eu lieu mardi, retrace la chronologie des événements liés au séisme d’Al Haouz avec une touche de sensibilité et d’humanisme.
Dans une déclaration à l’agence de presse MAP, M. Bennis qui ne lésine pas sur les techniques artistiques, les perspectives et l’ombre/lumière pour transmettre ses messages, a affirmé avoir été très affligé par les victimes, les dégâts et le malheur causés par le séisme.
L’artiste autodidacte a souligné que ce drame l’a poussé à utiliser la peinture afin de mettre en avant « l’extraordinaire élan de solidarité » dont ont fait preuve l’ensemble des Marocains.
A travers ses tableaux, le médecin et artiste peintre met en lumière les effets de cette tragédie (panique des premières secondes de cet événement, première nuit passée dehors, destruction en montagne et en milieu urbain), la solidarité que cela a généré (premiers refuges, premiers secours, efforts des sauveteurs, collecte et acheminement des aides, tentes de refuge et écoles sous les tentes, une action de Ribat Al-Fath), outre l’apparition de sources d’eau, les initiatives de reconstruction, sans oublier d’autres représentations abstraites de l’artiste.
Reflétant les valeurs de solidarité et d’altruisme du peuple marocain, « Pour ne pas oublier » est le fruit d’un travail de plusieurs mois qui porte bien son nom, puisqu’elle arrive à ancrer, à la fois sur les tableaux et dans les mémoires, un événement des plus dramatiques de l’Histoire du Maroc, tout en y incorporant une touche d’espoir.
Cet artiste autodidacte utilise une approche quasi-chirurgicale pour véhiculer de fortes émotions à partir de sa palette de couleurs.
« Nous sommes très heureux de présenter l’exposition d’un artiste qui est à l’origine un médecin de formation », s’est réjoui Abdelkrim Bennani, Président de l’Association Ribat Al-Fath pour le Développement Durable.
« Tout le monde sait qu’un médecin guérit les douleurs, mais le médecin qui expose aujourd’hui exprime, avec son pinceau, sa solidarité avec les victimes du séisme d’Al Haouz, présentant une série de tableaux qui rappellent cet événement dramatique », a-t-il ajouté, saisissant cette occasion pour mettre en avant les efforts de reconstruction portés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Dès l’âge de 15 ans, Abdelkrim Bennis a participé à une exposition d’élèves de son lycée à Oujda, sur incitation de leur professeure de dessin. Ses deux tableaux, reproduction de paysages de cartes postales, en gouaches sur papier, ont été vendus.
Après le début de ses études en médecine à Rabat, il a très peu peint et dessiné, reprenant progressivement depuis 1997 et surtout 2010, période durant laquelle il réalise quelques dizaines de tableaux sur toile, plus rarement sur papier cartonné, à la peinture à l’huile ou l’acrylique, sur différents thèmes qualifiés d’engagés par certains de ses amis (migrants, manifestants, naufragés, femmes porteuses de marchandises, dégâts et malheurs de la guerre…) ainsi que de petites séries sur différents thèmes tels que la dichotomie de l’être et différents personnages.
En tant qu’autodidacte, Abdelkrim Bennis a forgé sa propre expérience et a trouvé ses propres techniques par la pratique en s’aidant au début par quelques ouvrages de dessins et de peinture et en cherchant, quand il en ressent le besoin, sur internet.
Plus récemment, il a réalisé une série de tableaux sur le thème de créations printanières représentant de manière mi-abstraite les paysages de la route de Tétouan, participant également à un certain nombre d’expositions collectives organisées par l’association « Ibdaat Fannia » (créations artistiques) et par l’Association marocaine des médecins artistes.