Plus que jamais, l’homme est confronté à la nécessité d’agir pour sauver la planète. Cette urgence, les humains en ont pleinement conscience, mais tardent tout de même à prendre les décisions qui s’imposent. Ce constat, les experts de l’ONU sur la biodiversité, le dévoilent lundi 6 mai 2019, à travers une évaluation mondiale sans précédent des écosystèmes. Elle devrait démontrer le besoin urgent d’un plan pour sauver la nature, poussée à la destruction par les hommes qu’elle fait vivre
Après une semaine de négociations à Paris, les 132 Etats membres de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) ont adopté samedi, 4 mai 2019, la synthèse politique d’un rapport de 1.800 pages sur lequel ont travaillé 450 experts pendant trois ans.
Dégradation alarmante
Selon une version préliminaire du rapport obtenu par l’AFPP avant le début des négociations parisiennes, « une grande partie de la nature est déjà perdue, et ce qui reste continue à décliner ». Ce texte estime notamment que 75% de l’environnement terrestre et 40% de l’environnement marin présentent des « signes importants de dégradation ». Résultat : entre 500.000 et un million d’espèces, sur les quelques 8 millions estimées sur la planète, seraient menacées d’extinction. Mais les atteintes aux écosystèmes ont aussi un impact dévastateur sur l’espèce qui en est responsable.
Eau, nourriture, énergie, médicaments… L’Humanité ne peut pas vivre sans les services rendus par cette nature qu’elle s’évertue pourtant à détruire, par l’agriculture intensive, la déforestation ou les pollutions.
Réforme radicale
Alors les défenseurs de l’environnement plaident pour des réformes urgentes et radicales de nos modes de vie, de production, de consommation, pour freiner cette perte de biodiversité sur une planète qui pourrait abriter quelque 10 milliards d’habitants d’ici 2050. « Il ne faut pas seulement modifier la production agricole, il faut aussi modifier notre consommation », indiquait ainsi il y a quelques jours Paul Leadley, un des auteurs du rapport.
« Un régime alimentaire bien équilibré est bon pour notre santé et aussi bon pour la planète, si on mange un peu moins de viande rouge ça réduit les gaz à effet de serre (…) et ça laisse plus de place aux milieux naturels », ajoutait-il.
Le rapport devrait d’ailleurs faire un lien sans équivoque entre biodiversité et climat, le dérèglement climatique étant l’un des facteurs principaux d’atteinte à la nature et les solutions à mettre en place pour préserver les deux se recoupant en partie.