A une heure du matin le 19 avril 2019, un petit drone a décollé d’un parking de Baltimore avec un rein réfrigéré dans de la glace et parcouru 4,5 km pour atterrir sur le toit de l’hôpital universitaire du Maryland. Il a fallu une autorisation spéciale de survol pour cette mission de dix minutes, et la police a fermé par précaution les rues le long du trajet de l’appareil, qui volait à 120 mètres d’altitude.
Mais l’expérience (réussie: une femme a reçu la greffe avec succès) montre que la technologie de livraison par drones, déjà opérationnelle pour des colis achetés en ligne dans certains pays, peut être exploitée de façon réaliste pour améliorer le système actuel de transport d’organes et en réduire le coût.
La médecine rattraperait ainsi lentement le secteur de la vente en ligne; Google a obtenu l’autorisation de commencer cette année des livraisons par drone dans quelques villes en Australie et aux Etats-Unis.
Le temps est la contrainte la plus critique pour le transport d’organes. En 2018, 1,5% des organes ne sont pas arrivés à destination, et 4% ont subi un retard d’au moins deux heures, selon le réseau américain gérant le système de dons d’organes. Actuellement, les organes sont transportés par des sociétés spécialisées, qui les font voyager à bord de lignes aériennes régulières ou affrètent de petits avions au besoin. En ville, le transport est ralenti par les embouteillages.
Le coût moyen du transport d’un rein est de 5.000 dollars, selon lui, ce qui est généralement pris en charge par les assurances.