La Chambre des représentants a abrité, lundi, une rencontre-débat sur le bilan du code de la famille, sous le thème « Le code de la famille face aux défis sociaux et les contraintes culturelles ».
Cet événement, initié par les deux groupes du Mouvement populaire dans les deux chambres du parlement, en coordination avec l’Organisation des Femmes Harakies, intervient, environ 20 ans, après l’entrée en vigueur de ce code, en vue de se pencher sur les perspectives d’amélioration de ce texte.
La discussion lors du débat a abordé des questions concernant notamment « l’interdiction du mariage des mineures », « l’égalité et la justice au sein de la famille marocaine » ou encore « l’effectivité de l’égalité pour un développement durable ».
Les participants ont, ainsi, estimé que les réalités actuelles nécessitent d’introduire quelques amendements au code de la famille de manière à être en phase avec l’esprit et les dispositions de la constitution tout en respectant l’équilibre nécessaire entre les constantes religieuses et les exigences de la modernité, à une époque marquée par des mutations qui traversent à un rythme accéléré la société marocaine, a rapporté l’agence de presse MAP.
Pour Mohamed Ouzzine, Secrétaire général du parti du Mouvement populaire (MP), le code de la famille considéré à son entrée en vigueur comme une sorte de « révolution tranquille » dans le domaine de la protection des droits de l’homme et de la consécration de l’égalité des genres, a néanmoins rencontré des défis au niveau de son application, notamment un accompagnement timide sur les plans médiatique et de la sensibilisation et ce, pour garantir une véritable matérialisation de ce code et éviter les interprétations erronées de certaines de ses dispositions.
Pour sa part, la présidente de l’Organisation des Femmes Harakies, Nezha Bouchareb a souligné l’importance de dresser le bilan du code de la famille après environ deux décennies sur son entrée en vigueur pour mettre le doigt sur les carences à combler en raison d’une interprétation erronée de ses dispositions, notant qu’il est urgent d’actualiser le texte de loi de manière à l’adapter à l’esprit de la constitution de 2011, les conventions internationales ratifiées par le Royaume ainsi que le Nouveau Modèle de Développement.
Tout en précisant que l’appel à la réforme du code de la famille s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement de l’évolution de la société, Mme Bouchareb a indiqué que le débat autour de la nécessaire amélioration de ce texte devrait transcender les clivages idéologiques puisque son objectif ultime est de consolider la cohésion familiale et sociale. D’où, pour elle, l’importance de poser et de saisir les problématiques dans leur globalité tout en abordant les tabous d’une manière réfléchie et responsable.
De son côté, le président du groupe du Mouvement populaire à la Chambre des conseillers, M’barek Sbaîi a mis l’accent sur la nécessité d’élaborer des politiques publiques qui placent la femme, tout particulièrement la femme rurale au cœur du processus de développement, appelant le gouvernement à introduire l’approche des genres dans tous ses programmes et toutes ses stratégies.