Confiance, amour, et recherche de stabilité poussent les Marocaines à renoncer à leur droit au partage des biens, lors de la conclusion du mariage.
Selon une étude sociologique effectuée par le « Forum Azzahrae Pour la Femme Marocaine », au sujet de la gestion des biens acquis pendant le mariage et ses répercussions sur les femmes en cas de divorce, 100% des femmes sondées n’ont pas consigné la contribution matérielle dans la gestion des biens communs pendant la relation conjugale. L’étude montre également que le background culturel des femmes joue un rôle important dans cette décision.
Cet accord est consigné dans un document séparé de l’acte de mariage. Et il revient aux adouls d’en informer le couple au moment de la conclusion du mariage. Ce qu’ils ne font, malheureusement, pas avec le sérieux qu’il faut. Les Femmes concernées par l’Etude du Forum Azzahrae ont déclaré que le moment du mariage n’était pas propice à ce genre de décision et que les adouls ne leurs ont pas prodigué les explications dont elles avaient besoin.
Amour et recherche de stabilité familiale
Le facteur psychologique n’est pas, non plus, négligeable dans ce genre de situation. En effet, l’étude a conclu que le mariage par amour ou entre des personnes proches ou d’une même famille renforce la confiance de la femme dans son futur époux. La bonne foi est donc à l’origine du leur refus de consigner leurs contributions matérielles.
Les traditions et l’envie de sauvegarder la famille et la stabilité du couple empêchent, également, les femmes de recourir à ces disposions stipulées dans l’article 49 du code de la Famille où il est précisé que « Chacun des deux époux dispose d’un patrimoine distinct du patrimoine de l’autre. Toutefois, ils peuvent dans le cadre de la gestion des biens à acquérir pendant la relation conjugale, se mettre d’accord sur le mode de leur fructification et répartition. Cet accord est consigné dans un document séparé de l’acte de mariage. Les adouls avisent les deux parties, lors de la conclusion du mariage, des dispositions précédentes. »
Passer sous silence ce droit, par les adouls, et ne pas en profiter, de la part des femmes, peut donc être lourd de conséquences pour ces dernières en cas de divorce. Profitant de ces lacunes, l’époux peut mettre la main sur la part des biens matériels acquis par la femme durant le mariage et décider de prendre une seconde épouse.
L’étude a également mis le doigt sur une problématique concernant la nature de la contribution de la femme aux affaires du couple. Il s’agit des travaux ménagers qui ne sont ni matériels ni quantifiables, mais non sans importance. A ce propos, l’étude recommande de valoriser ce travail, de façon à ce qu’il donne droit à la femme à une part des biens acquis par le couple pendant la relation conjugale.