Détournement de fonds et blanchiment d’argent sont des maux qui rongent l’économie marocaine, à l’instar d’autres pays. Le royaume mène une guerre féroce contre ces infractions en faisant appel à différents acteurs susceptibles d’agir contre la criminalité financière. Après avoir appelé les avocats a s’impliquer davantage dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le ministère de la Justice appelle les notaires à se mobiliser contre ces pratiques illégales.
C’est dans ce sens que ce département a organisé, jeudi à Rabat, en partenariat avec le conseil national de l’ordre des notaires du Maroc, une rencontre sous le thème « le rôle du notaire dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ». Intervenant lors de cet événement, le Ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader, a affirmé que le métier de notaire veille à consolider les valeurs de sécurité et de stabilité, soulignant que cette profession comporte de nombreux risques, financiers notamment, rapporte l’agence de presse MAP.
Le Ministre a souligné que les crimes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme revêtent des caractéristiques particulières, ajoutant que les politiques de lutte et de prévention nécessitent une approche distincte, prenant en compte les aspects juridiques et institutionnels, tout en y intégrant des visions préventives.
En outre, M. Ben Abdelkader a mis en exergue l’augmentation continue du nombre de notaires, ayant actuellement atteint les 1.848, ainsi que le grand nombre de transactions et de contrats élaborés (plus de 350.000 par an, selon les statistiques du conseil national de l’ordre des notaires du Maroc).
Le responsable gouvernemental a considéré la profession de notariat en tant que pilier assurant la stabilité des transactions et encourageant l’investissement et le développement économique et social, mettant en relief le rôle du métier pour garantir des preuves judiciaires et assurer une sécurité contractuelle.
A cet effet, il a appelé à la mobilisation des efforts de toutes les professions, financières et non financières, notamment à travers la mise en œuvre des obligations légalement imposées aux différents métiers juridiques et judiciaires conformément à la loi n°13.10, modifiant et complétant certaines dispositions du Code pénal, du Code de procédure pénale et de la Loi n°43.05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux.
De son côté le président du conseil national des notaires du Maroc, M. Abdellatif Yagou a mis en avant l’importance qu’accorde le conseil aux crimes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, soulignant l’implication de la profession de notaire dans la mise en œuvre des politiques publiques.
Il a poursuivi que ce sujet a fait l’objet de nombreuses réunions d’envergure, notamment la réunion internationale organisée par le Conseil national des notaires du Maroc en 2014, conclue par diverses recommandations particulièrement pertinentes.