Plusieurs milliers de manifestants anti-régime ont défilé vendredi 24 janvier 2020 à Alger, pour la 49e semaine consécutive, une mobilisation qui persiste malgré un certain essoufflement face à un pouvoir qui dit vouloir le dialogue.
« On ne s’arrêtera pas, soit vous partez, soit on continue », a scandé la foule, encadrée par un important dispositif policier.
Elle a aussi repris le slogan le plus populaire du « Hirak », le puissant mouvement de protestation populaire qui ébranle le pouvoir algérien depuis le 22 février 2019: « Etat civil, pas militaire ».
« On attend que tous les détenus soient libérés, que les médias travaillent en toute liberté et que la police nous laisse manifester », a déclaré à l’AFP Rima, une enseignante de 28 ans.
Un total de 124 opposants restent emprisonnés tandis que 94 ont été libérés ces dernières semaines, a précisé à l’AFP le coordinateur du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), Kaci Tansaout.
Parmi leurs autres revendications, les « hirakistes » ont dénoncé plus particulièrement l’exploitation du gaz de schiste au Sahara, accusant la France d’avoir des visées sur les ressources gazières et pétrolières de l’Algérie.
« Gaz toi tu me fais schister! », ironisait une pancarte.
A l’approche du 1er anniversaire du mouvement, la mobilisation reste importante mais marque le pas par rapport aux manifestations monstres de l’hiver et du printemps 2019 ou encore comparée aux cortèges durant la campagne de l’élection présidentielle du 12 décembre, massivement boycottée.
Il est cependant impossible d’évaluer précisément le nombre des manifestants en l’absence de tout comptage officiel.