Abdelmadjid Tebboune, un ex-fidèle d’Abdelaziz Bouteflika, a remporté vendredi 13 décembre 2019 l’élection présidentielle en Algérie, mais il a été aussitôt contesté par le puissant mouvement (« Hirak ») populaire et pacifique qui ébranle le pays depuis près de dix mois.
M. Tebboune, 74 ans, a été élu dès le premier tour de la présidentielle, avec 58,15% des suffrages, a annoncé l’Autorité nationale des élections (Anie).
Il a fait carrière au sein de l’appareil d’Etat algérien, notamment aux côtés de M. Bouteflika qui en fera très brièvement son Premier ministre, avant une brutale disgrâce. C’est le premier président de l’Algérie à ne pas être issu des anciens combattants de la Guerre d’indépendance contre le pouvoir colonial français (1954-1962).
M. Tebboune a devancé l’islamiste Abdelkader Bengrina (17,38%), Ali Benflis (10,55%), Azzedine Mihoubi (7,26%) et Abdelaziz Belaïd (6,66%), tous anciens proches ou alliés de M. Bouteflika. Ses rivaux ont concédé leur défaite et n’ont pas l’intention de contester les résultats.
Lors de sa première conférence de presse, il a dit « tendre la main au Hirak pour un dialogue afin de bâtir une Algérie nouvelle ».
Il s’est aussi engagé à « amender la Constitution (…) qui sera soumise à un référendum populaire », sans en préciser les modalités, et à lutter contre « les corrompus ».
Plus tôt vendredi, une véritable marée humaine a envahi, encore une fois, le centre d’Alger pour conspuer le nouveau chef de l’Etat, au lendemain d’un scrutin boycotté par le mouvement de contestation inédit qui a contraint en avril M. Bouteflika à la démission, après 20 ans à la tête de l’Etat.