Le chaos politique en Algérie se confirme de jour en jour. Les arrestations et les poursuites aléatoires et programmées se succèdent, plongeant le pays dans l’abîme et dans une crise économique sans précédent. La dernière en date concerne l’opposant Karim Tabbou, figure du mouvement de contestation en Algérie, incarcéré la semaine dernière, et qui a été maintenu mercredi 2 septembre 2019 en détention provisoire après avoir été inculpé « d’incitation à la violence », a indiqué l’un de ses avocats Me Noureddine Benissad.
M. Tabbou a comparu devant un juge d’instruction du tribunal d’Alger qui a ordonné son placement en détention provisoire pour « atteinte à l’unité nationale et incitation à la violence ».
Fondateur de l’Union démocratique et sociale (UDS, non autorisé), M. Tabbou, 46 ans, avait été incarcéré une première fois le 12 septembre après avoir été inculpé « d’atteinte au moral de l’armée » par un tribunal de Tipaza, à l’ouest d’Alger.
Libéré le 25 septembre, il avait été de nouveau arrêté avant de comparaître le lendemain devant un juge d’instruction qui avait ordonné son incarcération.
Lors de l’audition du 26 septembre, « M. Tabbou a refusé de répondre aux questions du juge, exigeant la présence de ses avocats », a expliqué Me Benissad. Il a finalement « été entendu mercredi sur les faits qui lui sont reprochés en présence de ses avocats ».
Depuis le début du mouvement de contestation le 22 février, qui a poussé le 2 avril le président Abdelaziz Bouteflika à démissionner, M. Tabbou a participé à toutes les manifestations.
Par ailleurs, le comité national pour la libération des détenus (CNLD) a affirmé que la justice avait décidé mercredi de maintenir en détention 26 personnes arrêtées en septembre lors de manifestations contre le régime. Mais elle a ordonné la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Bilal Ziane, un détenu souffrant d’un cancer et incarcéré depuis le 13 septembre.