Les règlements de compte au sommet du pouvoir algérien se poursuivent. Tayeb Louh, fidèle du chef de l’Etat déchu et ancien ministre de la justice, a été placé jeudi 22 août 2019 en détention préventive après avoir été inculpé notamment d’«abus de fonction» et d’«entrave à la justice». Ancien magistrat âgé de 68 ans, M. Louh était un fidèle du chef de l’Etat déchu, poussé à la démission le 2 avril par un mouvement de contestation inédit. Il a participé sans discontinuer à tous les gouvernements entre 2002 et 2019. « Le magistrat instructeur ordonne le placement en détention préventive de l’ex-ministre de la justice Tayeb Louh », a indiqué un bandeau déroulant sur la chaîne de télévision nationale A3, sans donner d’autres détails. M. Louh est « poursuivi pour abus de fonction, entrave à la justice, incitation à la partialité et incitation à faux en écriture officielle », précise de son côté l’agence de presse officielle APS, annonçant également son placement en détention. Fin juillet, le parquet d’Alger avait indiqué avoir ouvert une enquête « à l’encontre du dénommé Tayeb Louh, ex-ministre de la justice, concernant des faits à caractère pénal relatifs à la corruption ».
Depuis la démission de M. Bouteflika, la justice algérienne a ouvert une série d’enquêtes sur des faits présumés de corruption, visant plusieurs anciens hauts responsables sous ses mandats consécutifs (1999-2019) et des hommes d’affaires accusés d’avoir profité de leurs liens privilégiés avec son entourage.