Sans ambages, Robert Ford, ancien ambassadeur des États-Unis en Algérie, n’a pas mâché ses mots en s’exprimant sur la situation politique du pays et l’évolution du mouvement populaire qui s’est déclenché en février 2019.
Dans une chronique parue le 12 août 2019 dans le quotidien Asharq Al-Awsat sous le titre « Algérie : le marteau et l’enclume », l’ancien diplomate américain s’est fondu d’une analyse politique de la situation en Algérie. Robert Ford considère que « l’Algérie est à la croisée des chemins, mais il n’est pas encore clair, jusqu’à cet instant, quel chemin elle doit emprunter : l’évolution ou la révolution violente ».
L’ancien ambassadeur des États-Unis en Algérie a évoqué le rôle de la commission de dialogue. « La commission de dialogue, qui tente d’élaborer un plan d’élections acceptable pour le peuple algérien, est prise entre le marteau de l’armée et l’enclume du mouvement de protestation de rue », a-t-il écrit.
Robert Ford a ajouté que d’un côté « l‘institution militaire n’accepterait aucune condition de la part de la nouvelle commission du dialogue ou du mouvement de protestation (hirak) avant le début du dialogue », et de l’autre, « les marches d’est en ouest ont de nouveau exigé une rupture complète avec le gouvernement en place et ont rejeté les élections de Gaïd Salah jusqu’à ce que le gouvernement en place soit complètement remplacé ». Ce qui présage, selon Robert Ford, un durcissement de la confrontation entre le mouvement populaire et l’armée.
Robert Ford estime que pour que l’Algérie puisse échapper aux scénarios libyen et syrien, la commission de dialogue devrait déployer beaucoup d’efforts pour concilier les deux parties et rendre possible un consensus autour des revendications à satisfaire.