Lors du dialogue interactif du Comité des travailleurs migrants, organe conventionnel chargé d’examiner la mise en œuvre par les Etats de la Convention sur les droits des travailleurs migrants et de leurs familles, tenu mardi 28 mars 2023, avec la délégation du Royaume du Maroc à Genève, suivant la présentation de son rapport, l’experte dudit Comité, Mme Fatima Diallo, a interpellé l’Algérie sur la question d’expulsion de milliers de marocains, résidant de manière régulière et depuis de longues années, en Algérie.
En effet, Mme Diallo a fait remarquer que des milliers de migrants marocains ont été expulsés d’Algérie en 1975, et s’est interrogée, notamment sur les mesures qui ont été prises la restitution de leur bien par l’Algérie et leur dédommagement.
Dans le cadre de ce dialogue, le Directeur des Questions Globales au Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger, M. Ismail Chekkori, et tout en remerciant l’experte pour l’intérêt porté à cette question, qui constitue un drame humain et humanitaire, a vu l’Algérie expulser arbitrairement 45 mille familles en pleine fête religieuse de l’Aid el Adha.
Le responsable marocain a ajouté que la réponse nationale s’est inscrite dans le cadre de la solidarité nationale, qui avait permis l’insertion professionnelle et l’accès des marocains expulsés arbitrairement d’Algérie aux services sociaux.
Néanmoins, a-t-il martelé que, compte tenu du contexte actuel des relations du Maroc avec l’Algérie, marquée par la décision unilatérale algérienne de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, il a demandé au Comité onusien d’examiner cette question avec l’attention requise, pour que justice soit faite.
A Genève, dans le cadre de la 36è session du Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles
La politique marocaine en matière d’immigration et d’asile a été largement saluée par la plupart des intervenants.
A l’occasion de l’examen du deuxième rapport périodique sur la mise en œuvre de la convention internationale en la matière, les rapporteurs du Comité ont interagi avec un intérêt manifeste sur le contenu et les orientations de la politique migratoire marocaine depuis 2013, dans ses dimensions humaine et des droits de l’homme, telle que présentée, par le ministre l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri.
Le ministre a fait état d’une large reconnaissance des efforts déployés par le Maroc dans le domaine de la migration et du caractère intégré de sa stratégie, notamment en ce qui concerne la situation des migrants en provenance d’Afrique subsaharienne.
« Le Maroc est aujourd’hui un pays de transit et de résidence, en plus d’être un pays d’origine », a relevé M. Sekkouri, ajoutant que le Royaume a fait appel à un système législatif intégré et s’appuie sur un arsenal opérationnel cohérent dans l’approche des questions migratoires, dans différents domaines, allant de la femme et de l’enfant à la législation liée à l’emploi, en passant par l’accès à la justice et les domaines marqués par l’intervention des forces publiques.
De son avis, l’approche multidimensionnelle, avec ses aspects préventif, humanitaire, juridique et réglementaire, établit le Maroc en tant que pays leader non seulement au niveau du continent, mais également à l’échelle internationale.
Cette approche, a-t-il ajouté, est liée à un système de valeurs sur lesquelles s’appuie le Royaume pour gérer un problème complexe qui révèle l’insuffisance de toutes les approches sécuritaires.