À l’Assemblée nationale française, l’ancien journaliste de BFM TV Rachid M’Barki, été auditionné dans le cadre de la commission d’enquête présidée par Jean-Philippe Tanguy (Rassemblement national) qui vise cherche à identifier de possibles ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères dans la politique française.
Le journaliste, d’origine marocaine, a nié avoir été payé par le Maroc et est revenu sur l’enquête de Forbidden Stories. Sa principale cible : le journaliste Frédéric Métézeau, correspondant de Radio France à Jérusalem et qu’il accuse de ne pas avoir respecté le contradictoire dans son enquête. Le reporter, en partenariat avec le collectif Forbidden Stories mais aussi d’autres médias internationaux, avait publié en février dernier, une longue enquête, sur une officine israélienne et ses pratiques, dont les faits révélés ont été à l’origine de l’enquête interne visant le journaliste Rachid M’Barki.
M’Barki avait été cité comme réceptacle de la désinformation distillée par cette agence du nom de Team Jorge, afin de servir des clients bien précis. Les journalistes de Radio France avaient notamment mis en avant un passage d’une émission de Rachid M’Barki que Team Jorge avait présenté comme fait d’armes. Pour Rachid M’Barki, le passage et les informations en question, portant sur les sanctions visant les oligarques à la suite de la guerre menée par Moscou en Ukraine, ne sont finalement pas aussi importants que cela, et semblent même être abordés par plusieurs autres médias. Si l’extrait de M’Barki est diffusé en décembre 2022, le journaliste rappelle qu’un reportage similaire avait été diffusé par la section régionale BFM Var, par un autre journaliste et une autre équipe rédactionnelle. Le passage en question a été diffusé aux parlementaires français.
Lors de son audition, toujours en cours, Rachid M’Barki a aussi pointé du doigt le manque de respect du contradictoire chez le journaliste de Radio France. Pour lui, le reporter aurait directement porté l’affaire de ce passage aux supérieurs de M’Barki, sans pour autant interpeller la principale personne concernée.
Le Maroc a bien évidemment été mentionné lors de l’audition de Rachid M’Barki. Il a été évoqué par la rapporteuse de la commission d’enquête, Constance Le Grip (Les Républicains). Celle-ci a pointé du doigt le reportage évoqué par la presse, quant à l’organisation d’un forum économique Maroc-Espagne à Dakhla. La parlementaire a souligné « la sémantique » utilisée. Rachid M’Barki a rapidement répondu qu’il n’avait jamais été payé par le Maroc. « Concernant le Maroc, on a même prétendu que j’ai été payé par le Maroc. Ce qui est absurdité totale », affirme le journaliste. Il ajoute : « le Maroc ne m’a jamais donné un seul centime pour dire quoi que ce soit ».
Revenant sur le reportage en question, il précise que ce jour-là, il y avait une actualité. « C’était l’ouverture du forum économique entre le Maroc et l’Espagne au sud du Maroc, à Dakhla, au Sahara. C’est pour ça que pour moi c’est une actualité. Le deuxième point, c’est que ça se déroule à Dakhla qui est une ville du Sahara », lance-t-il.
Et à M’Barki de préciser :« J’ai dit que ce forum entre le Maroc et l’Espagne avait été rendu possible grâce au réchauffement des relations entre les deux pays, en rappelant qu’il y avait une rupture diplomatique et que même les frontières étaient fermées. Grâce à ce réchauffement, depuis que l’Espagne avait reconnu le Sahara marocain. Voilà ma phrase exacte», souligne-t-il.
Il conclut sa réponse à propos du Maroc en déclarant : « J’ajouterai une dernière chose. Et ça c’est vraiment le fond de ma pensée : le Maroc est un grand pays, souverain et qui n’a besoin de personne pour défendre ses intérêts. Et surtout pas de petits télégraphistes ».