Par voix interposée, la junte militaire algérienne rate une fois encore l’occasion de se taire en évoquant l’«autodétermination du peuple sahraoui» alors qu’elle tente vainement de faire oublier qu’elle a séquestré le droit de 12 millions de Kabyles à l’autodétermination. La Kabylie qui n’a jamais été un territoire algérien et l’histoire en témoigne. La France du général De Gaulle aussi. Réagissant à la leçon d’histoire administrée à l’Algérie par Omar Hilale, représentant permanent du Royaume du Maroc aux Nations-Unies, au chef de la délégation algérienne Nadir El Arabaoui au séminaire du C24, en réaction aux habituelles allégations fallacieuses de l’ambassadeur d’Algérie sur l’autodétermination du «peuple sahraoui» et la situation des droits de l’Homme au Rif marocain, le commis aux menaces et insultes envers le Maroc, Amar Belani, soi-disant Envoyé spécial « chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb » de la junte militaire, n’a pas trouvé mieux que de s’attaquer à l’histoire récente du Maroc, lundi 16 mai 2022.
« En relisant » les propos d’Omar Hilale, « on ne peut que penser, avec gravité, au sort des milliers de Rifains pacifiques qui font l’objet d’une répression féroce et dont les leaders innocents croupissent dans les cachots moyenâgeux du royaume, soumis aux pires sévices et humiliations », a poursuivi l’Envoyé spécial, qui a par ailleurs rendu hommage à « ces vaillants fils du peuple du Rif ».
Nous en tenons à la réponse de M. Hilale qui, pour réagir à «l’obsession maladive» du représentant permanant de l’Algérie auprès de l’ONU au sujet du «droit du peuple sahraoui à l’autodétermination», a dénoncé la «schizophrénie» de l’Algérie. Le diplomate marocain s’est étonné que le voisin de l’Est demande «l’autodétermination pour les 20.000 personnes» qu’elle «séquestre» dans les camps de Tindouf, mais la dénie «à un peuple de 12 millions d’habitants».
«Le peuple kabyle a subi trois colonisations : ottomane, puis française et maintenant algérienne», a indiqué Omar Hilale, pointant «l’occupation la plus longue de l’histoire de l’Afrique. Et de s’interroger pourquoi l’Algérie «ne permet pas au Peuple Kabyle de s’autodéterminer, de s’exprimer et de choisir librement son destin, comme elle le revendique pour les populations des camps de Tindouf».
Mais ce n’est pas tout. Au Maroc, jamais une manifestation n’a été interdite par la force ou la violence. C’est uniquement quand certains manifestants perpètrent des grabuges que les forces de l’ordre interviennent pour rétablir l’ordre. Au Rif, seuls ceux qui ont enfreint la loi ou proféré des injures et insultes ont été interpellés et poursuivis dans le respect de leurs droits et dans le respect des dispositions de la loi. Tenant compte de leurs doléances légitimes, et des dysfonctionnements ayant entaché la réalisation de certains projets structurels, le Roi Mohammed VI avait même sanctionné des ministres et des hauts responsables. Qu’en est-il de l’Algérie lorsqu’il s’agit de manifestations de Kabyles réclamant leur indépendance ou leurs droits les plus légitimes et les plus élémentaires à une vie digne ? La réponse est connue : la répression, la torture et les arrestations arbitraires, sans oublier des faux procès qui finissent toujours par des sentences lourdes. En Algérie, non seulement la corruption est tolérée et impunie, mais ce qu’on fait, c’est faire peur en prononçant de grandes peines privatives de liberté. Sans oublier ce qui se passe dans les prisons. Toutes formes de torture physique et psychique y sont déployées, sans retenue. Le pire, c’est qu’au sein de la junte militaire, les généraux s’entretuent chaque fois que les intérêts s’entrecroisent. Le comble, c’est qu’on fait de la répression et de la torture et de l’exploitation du système judiciaire pour museler et réduire au silence les Kabyles, journalistes, militants du Hirak, opposition… un paradigme de gouvernance. La junte militaire algérienne ne peut pas passer en donneur de leçon quand évoque le droit à l’autodétermination sachant que le gros de la population de Tindoud est constitué de mercenaires algériens et africains que seul les trébuchants pétrodollars animent et motivent et sachant que ses méthodes de répression violente et mortelle est régulièrement dénoncée par les institutions européennes et internationales.