Véhicules incendiés, blessés, trafic de drogue, contrebande… Les camps de Tindouf sont en proie au chaos total depuis quelques semaines. Samedi 7 mai 2022, des affrontements impliquant différents gangs de la tribu Reguibat ont eu lieu au moment même où les milices du Front Polisario étaient en grève. Ces derniers s’étaient abstenus d’intervenir lors d’un échange de coups de feu. Une vidéo montre des trafiquants de drogue en train de mettre les camps à feu et à sang.
Cet incident est loin d’être isolé. Jeudi 5 mai, de violents affrontements ont opposé très tôt le matin deux gangs liés à la tribu de Reguibat, dans le camp dit Laâyoune. Quelques blessés et deux véhicules incendiés, c’est le bilan de cette journée d’enfer. Les combats ont éclaté à la suite d’un différend lié à la drogue et à la contrebande. Des échauffourées s’étaient poursuivies jusqu’à vendredi. La désintégration de l’autorité du Polisario dans les camps a été marquée par plusieurs affrontements meurtriers qui ont eu lieu entre tribus rivales, notamment dans le sud et l’ouest de Tindouf. Le contrôle des circuits de la drogue et de la contrebande aux frontières est la pomme de discorde. Tindouf est souvent le théâtre de violences et d’assassinats visant notamment des individus lambda, des militaires et responsables des services de sécurité du Polisario. Le comble, c’est que des mineurs sont recrutés pour faire partie de ces gangs, une des six violations graves du droit de l’enfant l’ONU. Les Nations-Unies a exprimé son extrême inquiétude à ce sujet. Ce chaos ne manque pas d’irriter la junte algérienne qui ne peut plus le contrôler.