Plus de quarante organisations tunisiennes de défense des droits humains ont affirmé lundi que la Tunisie a livré Slimane Bouhafs, un « réfugié politique » algérien, aux autorités de son pays, accusant Tunis de « violer ses engagements internationaux ».
M. Bouhafs, 54 ans, est un militant politique algérien condamné en 2016 à cinq ans de prison dans son pays pour « insulte à l’islam ». Il milite aussi au sein du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation indépendantiste classée « terroriste » par les autorités algériennes.
Dans un communiqué commun, plus de quarante ONG, dont la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, ont exprimé leur « indignation devant le dangereux précédent créé par l’Etat tunisien en remettant un réfugié bénéficiant de la protection internationale aux autorités de son pays qui le poursuivent pour ses prises de position politiques ».
Les ONG exigent des « clarifications des autorités sur la disparition dans des circonstances mystérieuses du militant politique algérien Slimane Bouhafs ».
« Des témoins ont rapporté que des voitures avec des plaques d’immatriculation inconnues se sont présentées le 25 août à la maison où vit le militant algérien et l’ont emmené vers une destination inconnue. »
Citant des médias algériens, les ONG affirment que « Slimane Bouhafs a été livré » par les autorités tunisiennes à l’Algérie, où il sera jugé.
Les autorités tunisiennes et algériennes n’ont pas commenté dans l’immédiat.