Ce qui va suivre ne devrait surprendre personne ou presque, en tout cas pas les personnes averties qui connaissent parfaitement les assises du régime algérien et les alibis auxquels ils s’accrochent de coutume pour justifier son attachement au pouvoir, quitte même à user de la répression pour museler tout un peuple souffrant le martyr. Les faits, d’abord. L’Algérie a décidé mercredi 18 août 2021 de « revoir ses relations avec le Maroc », accusé d’être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays. « Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest », a indiqué un communiqué de la présidence algérienne, sans autre précision. Cette décision a été prise lors d’une réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité algérien, présidée par le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune et consacrée à l’évaluation de la situation après les gigantesques feux de forêt qui ont fait au moins 90 morts dans le nord du pays. Selon le président Tebboune, la plupart de ces incendies étaient d’origine « criminelle » — sans que ne soit présentée jusqu’à présent la moindre preuve.
Le régime algérien a, pour résumer, mordu la main tendue par le royaume pour l’aider à maîtriser et circonscrire les incendies de forêts et limiter ainsi, autant que possible, les dégâts et les pertes humaines et matérielles.
La propagande, les manigances, les magouilles, les mesquineries… sont autant d’outils utilisés à outrance, sans mesure aucune, par le pouvoir algérien qui a, depuis l’indépendance de l’Algérie, tué dans l’œuf la revendication légitime de ceux et celles qui se sont battus et sacrifiés pour justement cette indépendance de la France, qui a duré un peu plus de 130 ans.
Dénoncer ces manigances et ces campagnes de propagande anti-marocaines serait même une perte de temps. Car ce régime impopulaire et inamovible n’abandonnera jamais son « cheval gagnant » qui lui assure (ou qu’il croit lui assurer) la longévité. Dans une école militaire qui se respecte, l’on apprend avant la stratégie (strategos) l’histoire. Et l’histoire nous apprend que rien ne dure, encore moins les machinations les plus viles et les mensonges les plus rocambolesques. Les vieux et séniles généraux de la junte militaire algérienne, qui ne cessent de s’entretuer en interne au gré de nouvelles alliances, doivent s’en rendre compte. Tôt ou tard. Car toute fondation et tout socle, qui n’est pas bien entretenu, finit par s’écrouler. Et le socle de la fébrile légitimité du régime algérien est fissuré, menaçant ruine.