Le tribunal de Tamanrasset (1929 km au sud d’Alger) a condamné, jeudi, le journaliste Rabah Kareche à 12 mois de prison, dont 8 mois ferme, pour des articles sur des manifestations dans le sud du pays, selon l’avocate Me Aicha Mebarek.
Lors de son procès qui s’est tenu le 5 août, le représentant du parquet avait requis une lourde peine de trois ans de prison ferme à l’encontre du correspondant du quotidien « Liberté » à Tamanrasset.
Il était poursuivi pour « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société », « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public » et « usage de divers moyens pour porter atteinte à la sûreté et l’unité nationales », a précisé le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD).
Il a été placé sous mandat de dépôt le 19 avril dernier après la parution d’une série d’articles dans son journal et dans lesquels il rendait compte de la situation de la région, marquée par un mouvement de protestation citoyen contre un nouveau découpage
Selon ses avocats, cités par les médias locaux, il n’y a rien dans le dossier qui puisse justifier les accusations retenues contre lui. Pour eux, Karèche est emprisonné pour ses activités en lien avec son métier de journaliste.
Dans des déclarations à la presse, Me Mostefa Bouchachi a expliqué que dans ses articles incriminés, « il n’y a pas d’incitation à la haine et à la discrimination ni atteinte à l’unité nationale. Il n’y a pas non plus de fausses informations ».
Il a précisé qu’au contraire, il a rapporté fidèlement et avec professionnalisme les faits qui s’étaient déroulés et consistant en une protestation des citoyens de certaines communes de Tamanrasset contre le découpage administratif du 29 mars.