Le représentant du parquet près le tribunal de Tamanrasset (1929 km au sud d’Alger) a requis, jeudi, une peine de 3 ans de prison ferme contre un correspondant du journal « Liberté », placé sous mandat de dépôt depuis le 19 avril dernier.
Le correspondant de « Liberté » à Tamanrasset Rabah Karèche a été placé sous mandat de dépôt après la parution d’une série d’articles dans son journal et dans lesquels il rendait compte de la situation de la région, marquée par un mouvement de protestation citoyen contre un nouveau découpage administratif adopté au niveau central.
D’après le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), le journaliste est poursuivi notamment pour « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société ».
Il est également poursuivi pour « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public » et « usage de divers moyens pour porter atteinte à la sûreté et l’unité nationales ».
Selon ses avocats, cités par les médias locaux, il n’y a rien dans le dossier qui puisse justifier les accusations retenues contre lui. Pour eux, Karèche est emprisonné pour ses activités en lien avec son métier de journaliste.
Dans des déclarations à la presse à l’issue de cette audience, reportée au 12 août, Me Mostefa Bouchachi a expliqué que dans ses articles incriminés, « il n’y a pas d’incitation à la haine et à la discrimination ni atteinte à l’unité nationale. Il n’y a pas non plus de fausses informations ».