L’organisation de défense des droits de l’Homme « Amnesty International » a dénoncé une « escalade très inquiétante dans la répression », menée par les autorités algériennes contre les droits à la liberté d’expression et d’association en amont des élections.
Réagissant à l’arrestation des journalistes Khaled Drareni et Ihsane El Kadi, ainsi que du leader de l’opposition Karim Tabbou, l’organisation internationale a, par la voix de sa directrice adjointe pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Amna Guellali, souligné qu’au lieu d’enfermer des journalistes et des opposants politiques pour écraser la dissidence et intimider les membres du mouvement contestataire du Hirak, elles feraient mieux de s’attacher à respecter leurs obligations en termes de droits humains.
« Il est fort probable que les trois hommes aient été pris pour cibles à titre de représailles en raison de leurs liens avec le mouvement du Hirak, qui réclame un changement politique radical en Algérie en usant de moyens pacifiques », a-t-elle relevé dans un communiqué.
Elle a dénoncé leur interpellation qui « s’inscrit dans la politique menée ces derniers mois à coups d’arrestations arbitraires et de poursuites intentées contre des journalistes et des militants qui réclament plus de justice sociale et des réformes politiques ».
Mme Guellali a fait savoir que ces trois hommes ont été arrêtés séparément dans la soirée du 10 juin et détenus dans le centre de sécurité d’Antar pour être interrogés, rappelant que ce n’est pas la première fois qu’ils se retrouvent dans le collimateur des autorités algériennes.
« Khaled Drareni a été condamné à trois ans de prison à l’issue d’un procès manifestement inique, pour avoir couvert le mouvement contestataire du Hirak en août 2020. Sa peine a été réduite à deux ans en appel. Il a été libéré en février 2021 et son affaire a été transmise à la Cour suprême pour être rejugée en mars 2021 », a rappelé Amnesty International.