L’espoir de démocratisation suscité par le hirak est anéanti, ont déploré des avocats et des défenseurs des droits de l’Homme, réunis le week-end dernier dans le cadre du 46è forum de l’association algérienne « Rassemblement Actions Jeunesse » (RAJ).
Tout en dressant un tableau sombre de la situation des droits de l’Homme qui « connaît une régression inquiétante » dans un contexte de forte mobilisation populaire qui dure depuis deux ans, les intervenants ont dénoncé un « recul à tous les niveaux », « un système qui fonctionne toujours avec une mentalité désuète » et des « dépassements graves ».
« Avant février 2019, nous rêvions de la libération de la parole et de l’espace public ainsi que l’ouverture des champs politique et associatif. Ce rêve est porté par le hirak après le 22 février. Deux ans après, le constat est amer », a regretté le vice-président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH), Saïd Salhi.
Dans ce sens, il a fait état d’ »un recul sans précédent sur le plan des libertés », estimant que « nous assistons à une tentative d’assassinat du rêve algérien, ce rêve suscité en 2019 ».
« Nous assistons aujourd’hui, malheureusement, à une remise en cause des acquis, des libertés que nous avons arrachées, notamment la liberté de manifestation et de parole » que le pouvoir en place tente de museler à coups d’arrestations régulières des manifestants du Hirak, à travers tout le pays, les condamnant à de lourdes peines de prison et à des amendes, justifiant cela par la présumée « menace à l’unité nationale », a-t-il dénoncé.
Il a relevé aussi une régression même par rapport à la situation qui a prévalu sous le régime Bouteflika, faisant observer que les libertés de réunion, de manifestation et de la presse sont inexistantes.