Après un an d’arrêt, Covid oblige, des milliers d’Algériens sont descendus dans la rue vendredi 26 février 2021, marquant un retour des marches hebdomadaires du mouvement de protestation populaire Hirak face à un pouvoir sur ses gardes.
Des camions de la police ont pris position à proximité des principales places du centre-ville et des barrages filtrants ont été installés sur plusieurs axes routiers menant à la capitale.
Malgré l’interdiction des rassemblements pour raisons sanitaires, plusieurs cortèges se sont formés après la prière dans des quartiers d’Alger, notamment à Bab El Oued, pour rejoindre le centre-ville.
« C’est grandiose. C’est comme les grands vendredis du Hirak », a confié Yacine, un protestataire, à propos des défilés hebdomadaires interrompus après le 13 mars 2020 en raison de la pandémie de coronavirus.
A Alger, les manifestants ont été nombreux comme lundi quand des milliers de personnes ont défilé à l’occasion du 2e anniversaire du Hirak, déclenché le 22 février 2019 et qui avait forcé l’ex-homme fort Abdelaziz Bouteflika à quitter le pouvoir, selon des témoins.
Les forces de l’ordre ont utilisé matraques et gaz lacrymogènes quand des manifestants ont forcé un barrage pour rejoindre la Grande Poste, lieu emblématique des rassemblements antirégime, selon une vidéo publiée par le site d’information Interlignes.
« Ni islamiste ni laïc mais hirakiste », pouvait-on lire sur une affiche brandie par la foule qui scandait « Un Etat civil et pas militaire », une des principales revendications des contestataires qui réclament une « démilitarisation » de l’Etat.
Les slogans phares du Hirak ont été également lancés: « Le peuple veut la chute du régime », « Algérie libre et démocratique » ou encore « Silmiya, silmiya (pacifique) », en référence à la nature non violente du mouvement.