Plusieurs partis politiques algériens ont qualifié de « non-événement » le remaniement partiel, opéré à la veille du 2e anniversaire du hirak par le régime algérien pour estomper la ferveur de ce mouvement populaire qui lui conteste sa légitimité.
« Ce remaniement est pour moi un non-événement. Au final, le Président a annoncé un remaniement important qui, en fin de compte, n’a concerné » que deux ministres, a déploré, dans des déclarations aux médias algériens, la présidente de l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP), Zoubida Assoul, qui a dénoncé un « immobilisme et l’absence de vision ».
Elle a estimé que « les personnes sérieuses n’accepteront jamais de composer dans un gouvernement qui a une durée de vie de quelques mois », notant que le pays se trouve dans une impasse et que le Président lui-même est conscient de cette situation.
« Comment expliquer que pour l’heure, c’est le flou total concernant les prochaines élections? », « Va-t-on vers une présidentielle anticipée ou des élections législatives anticipées ? », « A quand la convocation du corps électoral ? », s’est-elle demandée.
Elle a estimé que ce sont autant de questions qui méritent des analyses et des réponses, appelant le pouvoir à faire « un état des lieux et un audit de la gestion de Bouteflika ».
« C’est l’opacité ! », a-t-elle regretté, qualifiant de « désastreuse » la situation à tous les niveaux.
Le régime « ne propose ni une solution politique ni une démarche allant dans le sens de l’ouverture d’un dialogue », a-t-elle fait observer.
Pour sa part, le parti d’Ennahda a critiqué à son tour ce qu’il a appelé « l’inflation de ministres » en parlant du nombre important de portefeuilles ministériels composant le gouvernement actuel.
Il considère que cette démarche n’est pas conforme à la philosophie de rationalisation de dépenses, estimant qu’il trouve « inopportun » d’opérer un remaniement, alors que le pays s’apprête à organiser des élections législatives.
« Aujourd’hui, le plus important n’est pas de changer de gouvernement, mais de répondre favorablement aux revendications populaires », note Ennahda. Pour Ramdane Taazibt du Parti des Travailleurs, il s’agit là « d’un changement dans le cadre de la continuité du système ».