Face au soulèvement populaire qui exige le départ de ses symboles, et de crainte que le 2e anniversaire du Hirak ne produise l’irréparable, le pouvoir algérien joue l’apaisement en libérant plus de 30 détenus d’opinion en Algérie, dont le journaliste et militant Khaled Drareni, vendredi 19 février 2021, à la faveur d’une grâce présidentielle accordée à trois jours du 2e anniversaire du soulèvement populaire du Hirak.
« Au total, 33 personnes ont été libérées jusqu’ici. Les procédures sont en cours pour le reste », a indiqué un communiqué du ministère de la Justice sans préciser de noms.
Des photos et vidéos relayées sur les réseaux sociaux ont montré des détenus retrouvant leurs proches dans plusieurs régions, dont ceux emprisonnés au centre pénitentiaire de Koléa, près d’Alger.
Parmi eux, Khaled Drareni, devenu le symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, qui a été condamné à deux ans de prison en septembre dernier pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ».
« Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu et qui ont soutenu les détenus d’opinion car votre soutien est essentiel pour nous tous et il est la preuve de notre innocence », a réagi le journaliste de 40 ans, après sa libération, dans une vidéo relayée sur Twitter.
Il est apparu sur des images des réseaux sociaux porté par une foule de sympathisants.
Correspondant en Algérie de la chaîne TV5 Monde et de Reporters sans frontières (RSF), M. Drareni avait couvert le mouvement de contestation populaire inédit Hirak, notamment via ses comptes sur les réseaux sociaux, avant la suspension des manifestations à cause de la pandémie de Covid-19.
Selon l’un de ses avocats, Abdelghani Badi, il s’agit d’une mesure de « liberté provisoire ». Le journaliste est en attente d’une décision de la Cour suprême le 25 février sur son pourvoi en cassation.
Sa condamnation avait suscité l’indignation en Algérie et à l’étranger.