Du jamais vu en Algérie ! Les déclarations incendiaires des militants, des partis de l’opposition et des contestataires, jusque-là étouffées, semble échapper au contrôle du régime algérien dont la machine de répression écrasait tout sur son chemin. Le parti des travailleurs a dénoncé, le 27 janvier 2021, les conditions intenables de détention du journaliste Khaled Drareni, arrêté et emprisonné, pour avoir couvert une manifestation du Hirak en 2019. Pour résumer ces conditions inhumaines, ce parti compare la prison où Drareni est incarcéré à la prison de Guantanamo. Le ministre algérien de la Communication et porte-parole du gouvernement a de nouveau accusé le Maroc de viser l’Algérie.
La veille, le 26 janvier, le Front des Forces Socialistes (FFS), le plus vieux parti de l’opposition du pays, a qualifié les démarches du pouvoir algérien de fausses solutions à une vraie crise multidimensionnelle qui sévit dans le pays.
Même de l’extérieur, le régime algérien est dénoncé. Les institutions européennes ne cachent pas leur déception de la répression exercée sur les contestataires d’un régime toujours en quête de légitimité populaire.
Face à toutes ces critiques et dénonciations qui viennent de l’intérieur comme de l’extérieur, les locataires du palais d’El Mouradia continuent de manigancer en ciblant une fois de trop le Maroc afin de détourner l’opinion publique aussi bien algérienne qu’internationale de ce qui se passe en Algérie. Dans une interview accordée à un média de son pays, le ministre algérien de la Communication et porte-parole du gouvernement Ammar Belhimer a déclaré que le blocage récent par Facebook de pages diffusant des fake-news «confirme la validité et l’authenticité des informations que l’État possède et qu’il partage avec les citoyens afin de les sensibiliser aux dangers auxquels l’Algérie est confrontée. L’implication des partis français, du renseignement de l’entité sioniste (Israël) et du Makhzen (le Maroc) dans la mise en œuvre de ce schéma méprisable, est un motif de vigilance accrue et de renforcement du front interne et d’une mobilisation pour protéger notre patrie de tout malheur, quelle que soit sa nature, sa source et sa taille». Le responsable a ajouté que ce qui s’est passé «est réel et confirmé et s’inscrit dans le cadre d’un stratagème étranger avec des dispositions au plus haut niveau pour nuire à l’Algérie».
Une déclaration drôle ? Pas vraiment ! Ridicule ? Assurément. L’irresponsable responsable algérien tire sur tout ce qui bouge. C’est dire l’embarras dans lequel se trouve ses ‘’patrons’’ au sein d’un establishment affaibli. C’est dire aussi le cri de désespoir que les vieux routiers de la junte militaire, cramponnés au pouvoir des pétrodollars, tentent désespérément de cacher depuis la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.