Un avocat se révolte contre l’injustice et l’exploitation de la justice pour museler la contestation en Algérie. « L’indépendance de la Justice en Algérie n’est qu’un discours », a déclaré l’avocat algérien et militant des droits humains, Mokrane Ait Larbi ans entretien au journal algérien « Liberté ».
« Il y a un changement dans les textes relatifs aux droits humains mais pas dans la réalité », a-t-il estimé d.
Il a précisé que « ces droits ne sont pas respectés », expliquant que le respect des droits de l’Homme passe inévitablement par l’indépendance de la justice.
Dans ce sens, il a rappelé la mutation de 3.000 magistrats censés être protégés par l’article 26 du Statut de la magistrature, qui prévoit l’inamovibilité des magistrats du siège.
« En un mot, les libertés et les droits de l’Homme ne peuvent être protégés que par une justice réellement indépendante », a insisté cet avocat.
Rappelant que dans les pays où les droits de l’Homme sont respectés, il n’y a pas de place dans les prisons pour le délit d’opinion, Me Ait Larbi a indiqué qu' »en Algérie, le pouvoir ne cesse de discourir sur le respect des droits de l’Homme en oubliant l’existence des détenus politiques et d’opinion, et c’est contraire à ces droits ».
« Dans les démocraties, les prisons sont faites pour les délinquants de droit commun. Mais le système algérien n’hésite pas à maintenir en prison des personnes comme Khaled Drareni, Ali Ghediri, Walid Kechida, Rachid Nekkaz et des dizaines de militants », a-t-il déploré.
« Comment on peut associer l’existence des droits de l’Homme et de détenus d’opinion !? « , s’est-il demandé, relevant que « malgré cette évidence, les responsables algériens nous répondent sans hésitation : il n’y a pas de prisonniers politiques en Algérie ».
L’avocat a par ailleurs indiqué que le hirak « a tout fait pour éviter un cinquième mandat et ouvrir la voie à une véritable démocratie populaire », mais « le système a des alliés pour se maintenir ».