Le Premier ministre socialiste sortant Pedro Sanchez a remporté dimanche, 10 novembre 2019, les quatrièmes législatives en quatre ans en Espagne mais, affaibli, n’a pas amélioré ses chances de gouverner alors que le parti d’extrême droite Vox est devenu la troisième force politique du pays, à la faveur de la crise catalane, rapporte l’AFP.
Après le dépouillement de près de 100% des bulletins de vote, le Parti socialiste (PSOE) de M. Sanchez, qui espérait obtenir une majorité claire pour mettre fin au blocage politique qui mine le pays depuis 2015, ne compte plus que 120 députés contre 123 après le précédent scrutin, en avril. Sous les cris d’encouragement de ses partisans, il s’est engagé à « débloquer la situation politique et à former un gouvernement progressiste », indique la même source.
S’il parvient à être reconduit au pouvoir par la chambre des députés, ce qu’il n’avait pas réussi à faire après le scrutin d’avril, M. Sanchez devra se contenter d’un fragile gouvernement minoritaire obligé de négocier des appuis au cas par cas au Parlement.Vox, formation ultranationaliste et anti-immigration entrée au parlement en avril avec 24 élus, a poursuivi son ascension fulgurante et remporté 52 sièges.
Elle devient ainsi la troisième force politique d’un pays où l’extrême droite était, avant son irruption, marginale depuis la fin de la dictature de Franco (1939-1975). Son chef Santiago Abascal a prétendu à tort avoir réussi l’ascension « la plus fulgurante de la démocratie espagnole », devant des centaines de militants brandissant des drapeaux espagnols.
Mais Podemos, la gauche radicale qui avait grimpé encore plus vite que Vox, a regretté que ce parti soit « devenu une des extrêmes droites les plus fortes d’Europe ». Le résultat a d’ailleurs été salué par les leaders d’extrême droite français Marine Le Pen et italien Matteo Salvini.
Les conservateurs du Parti populaire (PP, 88 sièges) ont, eux, redressé la barre après le pire résultat de leur histoire en avril (66 sièges) tandis que la gauche radicale de Podemos a perdu sept députés (35 contre 42 en avril) et que les libéraux de Ciudadanos se décomposent et tombent de 57 à 10 députés.