L’Algérie sombre dans une espèce de blocage tous azimuts avec une improvisation des autorités publiques qui a contribué à transformer la mauvaise gestion en délire a affirmé le journal algérien « Le Matin d’Algérie », dans sa dernière livraison.
« Le délire, c’est quand un exécutif ne sait plus comment planifier au-delà de deux mois, c’est quand il gère au jour le jour les affaires sensibles de la nation, c’est quand il perd sa relation charnelle avec le peuple qu’il prétend pourtant gérer, ou quand il prend ce dernier pour une quantité négligeable », lit-on sur les colonnes du journal.
Dans un commentaire intitulé « Algérie : errance d’un peuple, irresponsabilité d’un pouvoir », le média algérien met en garde que toute politique qui ignore les sentiments et les misères de la population, mène, de proche en proche, de la perte du peuple lui-même à celle du pays, et ensuite immanquablement, à la perte de toute dignité humaine.
C’est une politique, somme toute, d’abandon, sinon de non-assistance à un peuple en danger, souligne-t-il, relevant que ces dernières semaines, les Algériens s’aigrissent dans leurs malheurs et ils ne savent plus à quel saint se vouer.
Entre incendies de forêts de l’été, cherté de la vie, marasme social, pénuries d’eau, absence de perspectives, recrudescence terrible du phénomène des harraga, les Algériens ne voient venir aucune lueur d’espoir, regrette-t-il. En estimant qu’il s’agit d’un peuple en errance par un temps gris et orageux, qui lutte pour sa survie, pour sa sortie des ténèbres, pour son salut.
« Vue de l’extérieur, l’Algérie est devenue une sorte de devinette que plus personne n’arrive à expliquer. Vue de l’intérieur, elle ressemble plutôt à un colosse aux pieds d’argile, incapable de nourrir et de protéger ses enfants », ironise l’auteur de l’article.
Il relève que l’exode des Algériens sur les côtes espagnoles est on ne peut plus le signe que rien ne marche, que le régime est en faillite et ses manipulations ne passent plus, que les élites sont en divorce avec la jeunesse, assène-t-il.