La dominance sur le marché marocain de cigarettes à forte teneur en goudron est alarmante. 96% des cigarettes vendues au Maroc sont hors normes. Près de 71% sont à 14 mg, commercialisées par deux opérateurs, en l’occurrence la Société marocaine des tabacs (SMT, ex-Régie) à travers Marquise et Japan Tobacco International (JTI) via Winston (14 mg de goudron). Philip Morris représente seulement 2% de part de marché avec sa marque Chesterfield.
Pour cette raison principalement, la normalisation du tabac est difficile pour le gouvernement qui s’est rendu à l’évidence qu’il existe des obstacles pour la mise en place de la norme 10-1-10 (10 mg de goudron, 1 mg de nicotine et 10 mg de monoxyde de carbone). Outre le fait que 96% des cigarettes vendues au Maroc contiennent plus de goudron que la norme, il existe un obstacle d’ordre réglementaire. La loi 15-91 relative à l’interdiction de la cigarette sur les lieux publics n’évoque que le goudron et la nicotine. Le monoxyde de carbone n’est pas inclus. Ce qui pousse à dire qu’une nouvelle disposition devra être ajoutée à ce texte de loi, préalablement, avant de penser à normaliser le tabac. Ce qui veut dire que la normalisation sera envoyée aux calendres grecques.