Le réalisateur iranien renommé Jafar Panahi, emprisonné depuis près de sept mois en Iran, a été libéré sous caution vendredi après avoir entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention, ont indiqué une ONG et des proches.
Jafar Panahi, âgé de 62 ans et dont les films ont été primés dans des festivals de cinéma européens, a été arrêté le 11 juillet avant le début en septembre du mouvement de contestation en Iran. Il devait purger une peine de six ans de prison prononcée en 2010 pour « propagande contre le système ». Il a été libéré « deux jours après avoir entamé une grève de la faim », a indiqué sur Twitter l’ONG Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basée à New York, selon, l’agence de presse AFP.
Le journal réformateur iranien Shargh a confirmé sa libération « sous caution » et publié une photo du cinéaste étreignant l’un de ses soutiens à sa sortie de la prison d’Evine à Téhéran. Son épouse Tahereh Saeedi a posté sur Instagram une photo de lui en train d’être transporté de prison à bord d’un véhicule, a rapporté la même source.
« M. Panahi a été temporairement libéré de la prison d’Evine grâce aux efforts de sa famille, d’avocats et de représentants du cinéma », a indiqué dans un communiqué la Maison du cinéma, qui regroupe les professionnels de l’industrie en Iran.
Dans une déclaration publiée par sa femme jeudi, le réalisateur avait annoncé avoir entamé une grève de la faim le 1er février pour protester contre ses conditions de détention. « Je resterai dans cet état jusqu’à ce que, peut-être, mon corps sans vie soit libéré de prison », avait-il dit.
Le 15 octobre, la Cour suprême en Iran avait annulé la condamnation de M. Panahi prononcée en 2010 et ordonné un nouveau procès, suscitant l’espoir qu’il pourrait être aussitôt libéré, mais il était resté en prison.
Jafar Panahi a gagné un Lion d’or à la Mostra de Venise en 2000 pour son film « Le Cercle ». En 2015, il a été récompensé d’un Ours d’or à Berlin pour « Taxi Téhéran » et, en 2018, il a remporté le prix du meilleur scénario pour « Trois Visages » au Festival de Cannes.
Selon Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, les forces de sécurité ont tué au moins 488 personnes pendant la répression des manifestations depuis le 16 septembre.