Berceau de l’art et véritable vivier de création musicale et plastique, la maison des frères Megri, haut lieu de mémoire, est aujourd’hui au cœur d’un litige entre les artistes et la nouvelle propriétaire des lieux. La bataille judiciaire entre les locataires qui occupent les lieux depuis plus de 50 ans et la personne qui a acquis la maison, a atteint son point culminant mercredi, lorsque des personnes ont défoncé la porte de la maison des Megri, les sommant de quitter les lieux, selon le témoignage de l’artiste Nasr, fils du musicien et plasticien Hassan Megri.
C’est donc dans un état de déprime extrême, les larmes aux yeux, que le jeune artiste et son oncle Mahmoud, ont expliqué aux différents médias, qui ont assailli leur maison, qu’ils risquent de se retrouver à la rue et de perdre leur foyer de l’Oudaya où ils ont passé les plus belles années de leurs vies et où la famille a créé ses plus belles œuvres.
Dans des déclarations à la presse, la veuve de Hassan, a expliqué qu’avec son mari, ils avaient loué cet appartement dans les années 70, qu’ils avaient formulé le désir d’acquérir ce bien et que leur requête avait été rejetée. En 2009, la famille Megri apprend avec stupéfaction, que la propriétaire avait vendue la maison à la fille d’un ancien ministre.
Depuis cette date, la propriétaire mène une bataille judiciaire contre la famille Megri qui refuse de quitter sa maison, devenue avec le temps, un sanctuaire qui accueille les artistes et les amateurs d’art, avant de se transformer en musée.
« Les frères Megri» (Hassan, Younes, Mahmoud et Jalila) étaient les protagonistes d’un certain pop-romantique au Maroc. Le groupe musical qui porte ce nom, fondé dans les années 60 et 70 par Younes Megri, est devenu très célèbre par leur chanson « Lili Touil » ( « ma nuit est longue » ). Tout en évoluant en solo, ils développèrent un style distingué. Di-ram-dam est l’une de leur ballades les plus connues et fait partie de leurs classiques. Leurs chansons sont encore fredonnées par la nouvelle génération.