Les passionnés de poésie hassanie « Tebraâ », se réjouiront de la parution d’un nouvel ouvrage dédié à cette littérature portée par la mémoire orale. Intitulé « Tebraâ, la poésie féminine hassanie », cette publication, a vu le jour, sous l’égide de l’Académie du Royaume, dans le cadre d’un projet collectif visant à collecter, transcrire, traduire et enregistrer un corpus oral constituant une partie de la culture du Sahara marocain.
Composé de 260 pages (grand format) et d’un Code « QR » permettant au lecteur d’accéder aux poèmes déclamés par une poétesse sur fond de musique hassanie, ce beau livre comprend des « Tebraâs » en Hassani avec des traductions en arabe et en français, le tout illustré de photos, nous apprend l’agence de presse MAP.
M. Rahal Boubrik, directeur du Centre des études sahariennes (Université Mohamed V, Agdal, Rabat) depuis 2013 et auteur d’un nombre considérable d’ouvrages, a assuré la coordination du beau livre, paru aux éditions « Bouillon de Culture » dans le cadre d’un travail collectif, alors que l’introduction a été l’œuvre de Catherine Taine-Cheikh. Quant au corpus, il a été collecté par Aziza Aguida, tandis que la traduction en a été faite par Aïchetou Mint Ahmedou, indique la même source.
Dans sa préface, le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a souligné que « la Constitution du Royaume du Maroc de 2011 est une des rares constitutions à donner dans un préambule exhaustif une définition aussi précise que décisive de l’identité nationale dans la pluralité de ses affluents et la diversité de ses expressions culturelles », notant que l’article 5 de la Constitution affirme que « l’État œuvre à la préservation du Hassani en tant que partie intégrante de l’identité culturelle marocaine unie ».
Il a, également, mis en avant l’importance de la documentation, de la vulgarisation et de la sauvegarde de la parole poétique féminine « Tebraâ » en tant qu’expression d’une sensibilité féminine rare dans le monde arabe. De son côté, Mme Taine-Cheikh, directrice de recherche émérite, CNRS (France), a souligné que ce genre poétique est considéré comme quasi exclusivement féminin même si, à l’occasion, certains hommes ont pu s’y donner. Il fut un espace de création que les femmes finirent par conquérir au fil du temps, a-t-elle dit.