Le cinéma marocain est en deuil. Le pays tout entier pleure la mort d’un grand intellectuel et cinéphile épris des lumières. Avec le décès de Noureddine Saïl, dans la nuit de mardi à mercredi, à l’âge de 73 ans, une lumière s’est éteinte à jamais. La mort de ce grand homme de la culture et de la philosophie, suite d’une série noire de tristes nouvelles, a secoué le Maroc où ce maestro, était hautement respecté pour l’étendue de ses connaissances, sa curiosité d’esprit et son sens de la communication.
« Ce grand cinéphile, amoureux de l’Afrique comme personne a tiré sa révérence. Nour-Eddine Saïl c’était la simplicité, le courage et l’intégrité. Cet homme en avance sur son temps était exceptionnellement brillant. Travailleur infatigable il marquera son pays à jamais…Nous avons traversé ensemble tellement de choses, avec des hauts…des bas…notre histoire semblait impossible et pourtant…elle dura 20 ans ! Ton dernier message restera gravé à jamais. Repose en paix. Ta Nadoche. » », a écrit Nadia Larguet, pour annoncer la mort de son mari.
Aujourd’hui, la toile est en émois. Les photos de ce visage, familier pour les Marocains, inondent les réseaux sociaux où intellectuels, artistes et gens de tous bords lui rendent un dernier hommage. Tous lui reconnaissent les mêmes vertus et regrettent la perte d’un esprit cultivé comme le pays en a tellement besoin.
Homme de caractère, d’une grande galanterie et d’un charisme inégalable, feu Noureddine Saïl, avec sa force douce, donnait l’impression d’être invincible, immortel. Ironie du sort, il a été vaincu par un vilain petit virus. Une infime particule qui a fauché un géant, mais qui n’arrivera pas à effacer les exploits et la mémoire de l’un des plus grands intellectuels, qui a marqué de son empreinte toute une génération.
Scénariste, romancier et producteur, le défunt a occupé le poste de directeur de la chaîne de télévision 2M et du Centre Cinématographique Marocain (CCM). Il était le fondateur, en 1973, de la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc, qui a joué un rôle pionnier dans la diffusion de la culture cinématographique au Royaume.
Après un début de carrière à la première chaîne de télévision marocaine TVM et à la chaîne de télévision française Canal Plus Horizon, Saïl a présidé aux destinées de 2M (2000-2003) et puis du CCM (2003-2014) qu’il a marqués de sa rigueur professionnelle et de son exigence intellectuelle.
Le défunt marquera pour longtemps le monde du cinéma africain après avoir créé le Festival du cinéma africain de Khouribga, qui est devenu au fil des ans un rendez-vous incontournable des cinéphiles venus d’Afrique et d’ailleurs.