Contre vents et marrées, la Mostra de Venise déroulera le tapis rouge à ses invités pour célébrer la 77ème édition de cette fête du cinéma. Une lueur d’espoir au milieu du chaos dans lequel sombre le monde à cause de la pandémie de covid-19. L’édition 2020 de la Mostra de Venise s’ouvre donc, mercredi, avec des mesures sanitaires draconiennes et 18 films en compétition. « Nous ne pouvions pas ne pas faire le festival ! », a lancé mardi après-midi à l’AFP le directeur du plus ancien des festivals de cinéma, Alberto Barbera, assurant que « toutes les mesures de prudence » avaient été prises.
Pour le directeur de la Mostra, il y avait urgence : « nous en avons assez de voir les films en streaming ! L’expérience du film en salle nous manque. Et il est temps de redémarrer ». Mercredi en début de soirée, il accueillera les directeurs des plus grands festivals d’Europe, dont Cannes et Berlin, d’ordinaire en concurrence pour attirer les meilleurs films. Ils ont prévu d’assister à la soirée d’ouverture sur le Lido pour marquer leur « solidarité envers l’industrie cinématographique mondiale ».
Présidé pour la deuxième année consécutive par une femme, l’Australienne Cate Blanchett, le jury de cette année se mettra au travail le lendemain. Il distinguera le récipiendaire du prestigieux Lion d’or du meilleur film, parmi des productions venues aussi bien d’Italie, d’Inde que de Pologne, dont 8 sur 18 sont réalisés par des femmes. Aux côtés de Cate Blanchett siègent notamment l’acteur américain Matt Dillon, le réalisateur allemand Christian Petzold, ou encore la comédienne française Ludivine Sagnier, pour désigner le successeur de « Joker » de Todd Phillips, couronné l’an dernier avant de remporter cinq mois plus tard deux Oscars.
Le jury aura la rude tâche de départager des films de cinéastes confirmés qui sont de la compétition, comme l’Israélien Amos Gitaï avec « Laila in Haifa » ou le Japonais Kiyoshi Kurozawa (« Les amants sacrifiés »). La France est représentée par un seul film, le drame « Amants » de Nicole Garcia.